"Le Blues a guéri mon blues", avoue spirituellement ce chanteur-guitariste au sourire songeur, qui a tenté en vain de gagner sa vie en chantant le gospel et dont la biographie ressemble à une encyclopédie de la soul. C'est aux côtés de deux génies des sixties qu'il fit ses premières tournées, du plus méconnu(Solomon Burke) au plus célèbre(Stevie Wonder). Mais son histoire intime est ailleurs : à la poursuite d'un père inconnu, qu'il finit par trouver à Dayton où il sera engagé au sein des légendaires Ohio Players, avant d'accompagner Eddie Floyd puis Otis Redding, à qui Roy dédie son premier album sous le coup de l'émotion après sa tragique disparition. Victime de la vogue disco qui a réduit au chômage toute sa génération, Roy Roberts a ressuscité"grâce à Dieu et à sa mère", et sa voix épanouie exprime ces 35 ans de traversée du désert par un retour à la musique la plus authentique.

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