U.P. WILSON :
Le
gourou de feu de Stevie Ray Vaughan
Vous prendriez des cours de guitare toute votre vie, jamais vous n'aurez ce son. Un type comme U.P. est un conservatoire sans élèves, un musée hanté dont personne ne pourra copier les oeuvres. Même si Stevie Ray Vaughan le revendiquait comme "sa plus importante inspiration", U.P. Wilson sera toujours seul, mémoire intacte d'un Texas aux antipodes de "Dallas" : cette façon de chanter droit dans les yeux, la guitare brandie dans un geste plus qu'obscène, triomphalement libre de la terre au ciel, ce bras d'honneur du blues à la planète bleue, ces mots soupirés sur des notes aspirées jusqu'à l'asphyxie, d'une voix trop humaine pour ne pas paraître androgyne... "Trop de beauté suffoque", écrivait Cioran. Pour le dire plus simplement, U.P. Wilson est vraiment "trop".